Safety Breeding : la nouvelle vague d’une série d’arnaques numériques dévastatrices
Depuis le lundi 19 mai 2025, une onde de choc traverse les réseaux sociaux gabonais avec l’effondrement apparent de la plateforme Safety Breeding.
Promettant un modèle économique révolutionnaire basé sur l’adoption d’animaux virtuels et des rendements attractifs, Safety Breeding s’inscrit désormais dans la triste lignée des arnaques numériques à grande échelle qui ont déjà frappé le pays, laissant derrière elles des milliers de victimes et des centaines de millions de francs CFA envolés.
À l’instar de précédentes entreprises aux noms désormais tristement célèbres comme BR SARL, SONNEDIX, ou encore Coffre de Luxe, Safety Breeding séduisait par la promesse d’un gain facile.
Sous un vernis d’innovation, cette dernière proposait un système d' »adoption » virtuelle d’animaux d’élevage, masquant en réalité un schéma de Ponzi classique.
Les rendements des premiers investisseurs étaient financés par l’arrivée de nouveaux adhérents, un modèle mathématiquement voué à l’échec.
Cette méthode n’est pas nouvelle au Gabon. Des plateformes comme BR SARL attiraient des épargnants en promettant des taux d’intérêt anormalement élevés sur des investissements présentés comme sûrs.
SONNEDIX, quant à elle, opérait dans un secteur pseudo-énergétique avec des promesses de gains mirobolants. Coffre de Luxe utilisait un système similaire, souvent basé sur des produits ou services fictifs, pour masquer la nature pyramidale de son fonctionnement.
Le point commun de ces arnaques, y compris Safety Breeding, réside dans leur capacité à exploiter l’espoir d’une amélioration économique rapide, dans un contexte où les opportunités peuvent sembler limitées. Elles prospèrent sur la confiance et parfois le manque de connaissance des mécanismes financiers en ligne.
Le système de recrutement, pierre angulaire de ces montages, encourage les premiers investisseurs à devenir les promoteurs de l’arnaque auprès de leurs proches, élargissant ainsi le cercle des victimes.
Aujourd’hui, face à la disparition des responsables de Safety Breeding et au blocage des fonds, près de 150 000 Gabonais se retrouvent potentiellement lésés.
Les témoignages de retraits bloqués et de plateformes inaccessibles affluent et rappellent ainsi les scénarios « amers » vécus par les victimes des précédentes escroqueries.
L’enquête qui s’amorce, suite aux plaintes déposées et à des incidents suspects comme celui survenu dans une agence Airtel à Libreville, devra non seulement identifier et traduire en justice les responsables, mais aussi mettre en lumière les failles qui permettent à de telles arnaques de prospérer.
La multiplication de ces affaires souligne l’urgence d’une meilleure éducation financière et d’une régulation plus stricte des activités en ligne au Gabon.
